Par intervenant > Dufoix Stéphane

Logiques du diabolisme. Communautarisme entre religion, race et ethnicité en France
Stéphane Dufoix  1@  
1 : Université Paris Ouest Nanterre, Sophiapol
Université Paris Ouest Nanterre, Sophiapol

Jusqu'à la fin des années 1980, communautarisme ne désigne la plupart du temps que des régimes politiques où cohabitent de manière officielle des groupes ethniques ou religieux. Il est depuis devenu un terme courant du vocabulaire politique français puisqu'il évoque depuis le début des années 1990 tout discours, action ou revendications dont les fondements relèveraient de l'appartenance à un groupe (sexué, sexuel, religieux, régional, ethnique, racial, linguistique...) et entreraient ainsi en contradiction avec les idéaux universalistes du cadre républicain français. Communautarisme se caractérise par sa capacité à toujours désigner les idées ou les actions à qui l'on refuse l'accès à l'espace républicain puisqu'elles en sont exactement l'envers. Il s'ensuit que rares sont ceux qui revendiquent pour eux-mêmes cette catégorisation, au point que depuis une dizaine d'années – et de plus en plus fréquemment – on note l'émergence d'un usage renversé decommunautarisme par ceux-là mêmes qu'il vise généralement à stigmatiser : l'universalisme républicain ne serait lui aussi qu'un communautarisme majoritaire (blanc, masculin, hétérosexuel, catholique). 
La communication se propose de montrer la logique de transformation du sens de communautarisme en France à la fin des années 1980 au travers des débats sur l'immigration et sur l'islam avant que le terme n'intègre à partir des années 1990 le lexique du large consensus politique sur la défense des idéaux républicains français.

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