Les processus de racisation et d'ethnicisation des appartenances et discours religieux se situent dans un processus interactif qui implique plusieurs acteurs. Dans un contexte socio-politique donné, une situation sociale peut être révélatrice d'une circulation d'assignations et de mobilisations de catégories d'appartenance qui portent sur soi et sur les autres acteurs impliqués. La présente contribution se propose d'examiner ce processus interactif d'ethnicisation et de racisation du religieux à trois niveaux: premièrement, d'un point de vue épistémologique, il convient de renouveler les approches afin de sortir du nationalisme méthodologique en se focalisant sur les "grammaires de reconnaissance" (Fraser/Honneth 2001; Roulleau-Berger 2008) et les "politiques d'appartenance" (Anthias 2006; Yuval-Davis 2006). En second lieu, une réflexion méthodologique conséquente conduirait à prendre les événements et les espaces urbains comme point de départ pour les analyses empiriques sur les "appartenances en fête" (Salzbrunn 2014) plutôt que de partir de groupes construits a priori. Finalement, plusieurs exemples sur la spectacularisation des appartenances seront donnés afin d'analyser les constructions communautaires situationnelles pendant des événements religieux festifs ainsi que leurs répercussions sur les communautés virtuelles.
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